samedi 31 mai 2014

La poésie en marche

Le jeudi 16 mai 2014, Serge Pey est parti de l’avenue Antonio Machado, adresse historique de l’Université de Toulouse-Jean Jaurès où il anime ses chantiers d’art provisoire, pour marcher jusqu’au cimetière de Collioure où se trouve la tombe d’Antonio Machado, la seule tombe du monde où est érigée une boîte aux lettres. Le samedi 31 mai, il ira poster dans cette boîte aux lettres de l'espérance des centaines de lettres destinées au poète espagnol, mort en exil pendant la Retirada.

Crédits photos: Annie Spark
Le lundi 19 mai au terme d'une marche de 22 kms, cette marche de la mémoire et de la poésie a fait halte à la Minoterie, sur une proposition des Rendez-vous Singuliers.                  http://www.lesrendezvoussinguliers.com/#!les-rendez-vous/component_73913

 Poème gravé sur un bâton de pèlerin...
En début de soirée, au cours d'une lecture intimiste d'extraits de l' "Agenda rouge de la résistance chilienne", accompagné des chants nostalgiques de Hugo Urrestarazu, les spectateurs attentifs ont pu ressentir les échos d'un passé fondateur pour les deux hommes. 

L'équipe et les quelques auditeurs ont ensuite échangé autour d'un buffet maison. Hébergé à Naurouze, les marcheurs ont été rejoint au matin par le fondateur des Éditions Loubatières, né dans notre maison d'hôtes où il a partagé quelques souvenirs des années d'enfance à la Minoterie.

Après une séquence de prises de vue au partage des eaux pour la réalisation du long métrage prévu en 2015, la boîte à lettres rouge, portée par le poète, a repris le chemin qui marche pour d'autres lectures à la Maison des associations de Castelnaudary, aux EssArts de Bram, à la Maison des mémoires de Carcassonne.....




CIAM      /   CHANTIER D’ART PROVISOIRE
UNIVERSITÉ         TOULOUSE-JEAN JAURÈS                                                                                                                                                                                              SERGE PEY LA  BOÎTE  AUX  LETTRES  DU CIMETIÈRE
MARCHE  DE  LA POÉSIE
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                
HOMMAGE  À  ANTONIO MACHADO
T O U L O U S E - C O L L I O U R E
DU  VENDREDI  16 MAI   AU   SAMEDI 31 MAI
                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                        
M A R C H E U R    I L   N ’Y  A   P A S   D E   C H E M I N



TOUT PASSE ET TOUT DEMEURE,
MAIS NOTRE SORT EST DE PASSER,
EN TRAÇANT DES CHEMINS,
COMME SUR LA MER.

JAMAIS JE N’AI CHERCHÉ LA GLOIRE,
NI LAISSÉ DANS LA MÉMOIRE
DES HOMMES MA CHANSON ;
J'AIME LES MONDES SUBTILS,
IMMATÉRIELS ET CHARMANTS,
COMME DES BULLES DE SAVON.

J'AIME LES VOIR SE PEINDRE
DE SOLEIL ET DE ROUGE PUIS VOLER
SOUS LE CIEL BLEU, ET ENCORE TREMBLER
D’UN COUP SEC ET SE ROMPRE...

JE N'AI JAMAIS CHERCHÉ LA GLOIRE.

MARCHEUR, CE CHEMIN CE SONT
TES TRACES ET RIEN D'AUTRE ;
MARCHEUR, IL N’Y A PAS DE CHEMIN,
LE CHEMIN SE FAIT EN MARCHANT.

OUI EN MARCHANT SE FAIT LE CHEMIN
ET SI L’ON SE RETOURNE
ON VOIT UN SENTIER SUR LEQUEL
PLUS JAMAIS ON NE MARCHERA.

MARCHEUR, IL N’Y A PAS DE CHEMIN
SI CE N’EST UN SILLAGE SUR LA MER…

IL Y A QUELQUES TEMPS ICI
OÙ LES ARBRES S’HABILLENT D’ÉPINES
ON ENTENDIT LA VOIX D’UN POÈTE CRIANT
« MARCHEUR, IL N’Y A PAS DE CHEMIN,
LE CHEMIN SE FAIT EN MARCHANT… »

COUP APRÈS COUP, VERS APRÈS VERS…

LE POÈTE EST MORT LOIN DE SA DEMEURE,
VOILÉ PAR LA POUSSIÈRE  D’UN PAYS VOISIN.
EN S’ÉLOIGNANT TOUS L’ONT VU PLEURER
« MARCHEUR, IL N’Y A PAS DE CHEMIN,
LE CHEMIN SE FAIT EN MARCHANT… »

COUP APRÈS COUP, VERS APRÈS VERS…

QUAND LE CHARDONNERET NE PEUT CHANTER.
QUAND LE POÈTE EST UN PÈLERIN,
QUAND IL NE SERT PLUS À RIEN DE PRIER.
« MARCHEUR, IL N’Y A PAS DE CHEMIN,
LE CHEMIN SE FAIT EN MARCHANT… »

COUP APRÈS COUP, VERS APRÈS VERS.

ANTONIO MACHADO, CANTARES,
TRADUCTION SERGE PEY

Avec le soutien du groupe des Poperos ( POP Poésie Ou Poésie) de l’Université Toulouse-Jean Jaurès et des éditions ZULMA